Camilla LACKBERG - à l'école du polar (Partie 2)

Dans le précédent article, nous avons vu que l'intrigue de base d'un roman policier n'est pas très difficile à créer. Il suffit d'imaginer un motif, un meurtrier, un modus operandi (ou deux) et le tour est joué. Aujourd'hui, nous allons jeter ce squelette et mettre un peu de chair autour. Pour cela, intéressons-nous à la composante principale d'un thriller ou d'un livre policier : le suspense... 





Il existe de nombreuses façons de créer du suspense et de la tension :  


CHANGER D'ENVIRONNEMENT EXTERNE

L'environnement externe est ce qui caractérise le cadre ou le décor. En changer permet de créer de la tension. 
Dans Le Prédicateur, roman paru en 2004, les membres de la famille Hult sont des personnages principaux. Une branche de la famille habite dans un manoir ancien, avec tout ce que cela suppose, tandis que l'autre s'entasse dans une minuscule cabane, où règne la crasse et la pauvreté. 
Dans La Princesse de glace, l'auteur a choisi de situer l'intrigue à Göteborg, où vit une partie de ces personnages principaux. 
Le choix de ces endroits n'est pas du au hasard, et a été savamment choisi par l'auteur pour créer de la tension, du conflit et du suspense.  

CHANGER D'ENVIRONNEMENT INTERNE

L'environnement interne est l'ensemble des pensées et des idées qui nous animent. Vous pouvez changer cette composante importante du suspense par la simple observation des évènements du point de vue de différents personnages. Cela crée des variations naturelles dans le tempo, la tonalité, et permet d'accroître la tension et le suspense. 

LA MÉTHODE DES "HARENGS ROUGES" 

Cette technique consiste à attirer les soupçons du lecteur dans la mauvaise direction. Ce sont toutes les fausses pistes que vous pourrez utiliser pour créer de la tension.

Exemple : 
  •  créer un personnage qui n'a pas eu la possibilité d'assassiner la victime et qui semble totalement innocent. 
  • créer un personnage qui expose un faux alibi. Les soupçons du lecteur sont dirigés vers cette personne, mais il n'a rien à voir avec l'assassinat, et a menti sur son alibi pour couvrir une relation extra-conjugale par exemple. 
  • Une personne est victime d'une tentative d'assassinat et la police est sur le piste de celui qui a tenté de la tuer. En réalité, la victime est le meurtrier et a mis en scène son attaque. Faire passer le tueur pour une une victime potentielle est une technique classique de Hareng rouge! (cf les Dix petit nègres d'Agatha Christie) 
LE NOMBRE DE SUSPECTS

Assurez-vous que votre histoire comporte plusieurs suspects avec des motifs de meurtre. Si votre histoire ne met en évidence qu'un seul suspect, le lecteur n'ira pas au bout de sa lecture. 

INSINUATION

L'insinuation est un outil très efficace. Insinuer, par exemple, que quelqu'un est en train de penser à un secret. Les lecteurs n'en connaissent pas la teneur, si ce secret a quelque chose à voir avec le meurtre, mais ils ne seront pas en mesure de contenir leur curiosité et tourneront les pages pour le connaître. 

CLIFFHANGER

Le cliffhanger est une expression anglophone désignant, dans la terminologie des œuvres de fiction, un type de fin ouverte destiné à créer une forte attente. C'est une technique qui implique la fermeture d'une séquence sur un point culminant. Le terme provient du monde de la télévision, lorsque les producteurs mettaient fin à un épisode avec "une personne suspendue à une falaise". Le téléspectateur, curieux de connaître le destin du personnage, revenaient devant son poste au prochain numéro. 

Voilà! C'est tout pour le moment ! Je reviens bientôt pour vous parler des personnages et des dialogues.  
A bientôt! 


2 commentaires:

Unknown a dit…

Vraiment très sympathique de la part de Camilla Lackberg, surtout quand on connaît sa notoriété, de prodiguer ses conseils de manière si généreuse.
Merci beaucoup.

Myriam Giacometti a dit…

Oui, c'est vraiment sympa à elle de partager ces conseils avec nous ! Camilla Lackberg a suivi des cours d'écriture en Suède, et elle a appris toutes ces choses. Comme elle, je suis persuadée qu'il est possible d'apprendre à écrire. Merci pour le commentaire !